Portrait de vigneron : Tibault Durand

Cave d'Adissan - Clairette Adissan - Portrait de vigneron Thibaut Durand
20/03/2025
Cave d'Adissan - Clairette Adissan - Portrait de vigneron Thibaut Durand
Cave d'Adissan - Clairette Adissan - Portrait de vigneron Thibaut Durand
Cave d'Adissan - Clairette Adissan - Portrait de vigneron Thibaut Durand
Passionné par la nature depuis son plus jeune âge, Tibault Durand a trouvé sa voie au détour d’un stage décisif chez un coopérateur d’Adissan. Ce jeune vigneron a rapidement transformé sa passion en véritable vocation. Aujourd’hui, il cultive avec rigueur et authenticité pour produire des vins empreints de convivialité et de partage.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?


Je m’appelle Tibault Durand, et j’ai toujours aimé le contact avec la nature. Adolescent je me suis tourné vers l’École des Métiers de la Nature à Saint-Sernin-sur-Rance, en Aveyron, où j’avais pour projet de me spécialiser dans la gestion naturelle des milieux. Tous les quinze jours, je devais changer de maître de stage. Mon tout premier stage, réalisé auprès de Bastien Rondet, coopérateur d’Adissan passionné, fut une véritable révélation. C’est lui qui m’a fait découvrir la vigne et m’a transmis cette passion. J’ai immédiatement demandé une dérogation à l’école pour prolonger mon apprentissage dans son domaine, convaincu que cet univers était fait pour moi.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir vigneron ?


La vocation de devenir vigneron est née d’un mélange d’influences. Bastien Rondet, par son savoir-faire et son enthousiasme, m’a montré la beauté du métier. Par ailleurs, j’ai un attachement familial fort au village, avec un attachement pour les traditions locales, puisque mon grand-père Jean-Claude Trichard tenait un garage agricole à Adissan. À la fin de mes études, j’ai franchi le pas en achetant trois hectares avec l’aide de mes parents. Puis, lorsque l’occasion s’est présentée – Daniel Favier, un coopérateur en invalidité proposant 16 hectares en fermage – j’ai immédiatement foncé, animé par l’envie de vivre pleinement ma passion.

Quelle est votre philosophie de travail et votre vision du métier ?

Pour moi, la viticulture est une vocation qui a énormément de sens : transformer un simple fruit en un produit noble et savoureux relève d’un savoir-faire unique. Cette année, j’ai relevé le défi de travailler sur la Clairette d’Adissan en AOC. Attendre la maturité des vignes a généré beaucoup de stress chez moi, mais j’ai trouvé un réel soutien auprès des coopérateurs et du directeur de la cave. Celui-ci se rendait régulièrement sur mes parcelles pour vérifier la bonne évolution de la maturation. De mon côté j’ai une approche qui s’appuie sur de la rigueur et un respect total du terroir avec la volonté de préserver toute son authenticité.

Quelles sont les valeurs essentielles que vous souhaitez transmettre à travers votre vin ?


À travers mon vin, j’aspire à créer bien plus qu’un simple produit : je souhaite continuer à faire partager l’histoire d’Adissan, un savoir-faire transmis de génération en génération. La convivialité est aussi une valeur essentielle qui se retrouve dans chaque bouteille. Pour moi, la Clairette d’Adissan incarne cet équilibre subtil entre tradition et technicité moderne et c’est le fruit d’un travail collectif.

Pouvez-vous nous partager une anecdote marquante de votre expérience en tant que vigneron ?

Je n’oublierai jamais le jour où j’ai acquis ma machine à vendanger. Ce fut un véritable événement au sein du village, où les jeunes repreneurs sont rares. Les anciens, sont fiers de voir l’avenir de la viticulture à Adissan se perpétuer, et on a pu partager ensemble un véritable moment de communion ce qui donne tout son sens à cet esprit de communauté que je recherche.

Quels sont les défis majeurs auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui ?


Aujourd’hui, le métier de vigneron doit composer avec de nombreux défis. Le changement climatique avec des épisodes brusques de sécheresse, de grêle ou de gel qui mettent nos cultures à rude épreuve. Parallèlement, l’évolution rapide des goûts et la concurrence imposent une remise en question constante. Pour rester compétitifs, nous devons respecter nos fondamentaux avec le raisin le plus naturel possible et un respect scrupuleux des normes environnementales via le HVE, indispensables qui garantit la qualité de nos vins.

Comment percevez-vous l’évolution du vin et des attentes des consommateurs ?

Les attentes des consommateurs ont clairement évolué et c’est notre chance. Ils reviennent aujourd’hui à des vins authentiques, issus de terroirs précis et élaborés dans le respect de la nature. Ils recherchent la légèreté, les arômes subtils et la minéralité. De mon côté j’ai la chance de pouvoir cultiver l’ensemble des cépages que l’on retrouve à la cave – de la syrah au viognier en passant par le merlot ou encore le grenache – Et je peux travailler sur toute la diversité des cuvées que nous proposons

Après, chaque récolte est une nouvelle aventure, un moment de partage et d’optimisme pour l’avenir. C’est dans cette quête perpétuelle de qualité et d’authenticité que se trouve tout l’enjeu de notre métier. Et c’est grâce à l’énergie collective des coopérateurs d’Adissan que nous réussirons.